dimanche 17 février 2019

Delhi Delhi Delhi: trouver le calme dans le chaos.

Hier, arrivée à Delhi. Je n'ai qu'une envie c'est de dormir, mais je me dis que je vais aller acheter (enfin!) une carte sim indienne. pour cela, il faut une photo d'identité, que je vais faire chez un photographe. Je pose devant un mur pas tout à fait propre ni tout à fait blanc. Le photographe retouche l'arrière plan sur photoshop, en faisant une sélection de ma tête pour ôter le fond. Malheureusement pour lui, mes bouclettes ne sont pas faciles à détourer, et je vois bien qu'il galère. L'Indien rencontré à l'auberge qui m'accompagne me demande en regardant mes cheveux "Did you do it like that or was it like that since the begining?"! Bref, j'ai enfin un numéro indien!

Et en fait, je me rends compte que, si je n'arrive pas à choisir entre toutes les opportunités qui se sont présentées pour les semaines à venir (stages en start-ups de vêtements, volontariats en ong ect), et si j'ai hésité à ne plus pouvoir en dormir, en panique presque totale, c'est que je n'ai envie... de rien! Ce qui veut tout dire. Ceci, au sens littéral, la langue est éloquente. "Rien" est ce "tout" auquel j'aspire, cet espace et ce temps dont je vais profiter avec délectation pour me dédier à ce que j'aime et à ce qui me repose: traîner au lit si j'en ai envie, lire 3 jours d'affilée sur le canapé si ça me chante, écrire des bêtises, m'imprégner des aventures passées ces dernières semaines au lieu de zapper et passer tout de suite à autre chose, parler avec les gens quand ça se présente et aussi longtemps que j'en ai envie, n'avoir aucune limite de temps surtout, ne jamais me presser, aucune contrainte. Je vais donc passer 2 ou 3 semaines à Delhi et me poser un peu. Appliquer la philosophie du "être" et non du "faire". J'ai repéré des cours de yoga, de méditation, de broderie, je verrai tranquillement les contacts que j'ai à voir, je vais me laisser vivre quoi, renouveler l'expérience du train où je n'avais rien à faire à part bouquiner, #jenaidecomptesàrendreàpersonneetsurtoutpasàmoimême.

Cette auberge est idéale pour cela, très conviviale, avec une "diner room" qui lui donne des allures de pension, de la cuisine maison délicieuse et équilibrée. Je suis en dortoir (comme ça je fais des économies) et donc oui,  je suis seule à Delhi, mais entourée en fait. Je suis comme dans un train confort où je vois monter et descendre des passagers, un train luxe avec salle de bain et connection internet! Les lits superposés du dortoir sont des banquettes, les "guests" des passagers, et moi je reste dans  le train, car j'y suis bien. Seule sur ma banquette, je bouquine, je me prélasse, j'attends que ça passe! Et quand quelqu'un passe la tête à travers la porte du compartiment, on tchatche un peu, je rencontre des tas de gens intéressants qui m'enrichissent, puis je reviens à mes lectures, tranquillement, sans me soucier de ce qui se passe dehors, car je ne fais, moi aussi, que passer.

Exit donc les stages, les volontariats trouvés ici et là, ça me fait toujours un bon carnet de contacts si je veux revenir en Inde pour plus longtemps.

Si j'ai la motiv de bouger, j'irai faire un stage de block print d'une semaine dans un village à côté de Jaipur qui tombe juste avant la cure ayurvédique, ça peut être cool.

Ce  breack sera aussi et surtout l'occasion de me laisser enfin le temps de récupérer de tous ces bouleversements qui se sont enchaînés ces 6 derniers mois (rupture, quasi burn out professionnel et perso, un achat/pas achat d'appart, dilemmes à n'en plus finir, une démission après des semaines de "struggling" à essayer de négocier je-ne-sais-quoi-pour-pas-partir-sans-rien-par-principe, pour, au final, partir-sans-rien-mais-c'est-mieux-comme-ça, un déménagement à organiser et toute une vie à quitter: amis, collègues, habitudes ect, re-love, re-rupture et ainsi de suite, quitter tout mon confort, ma stabilité, la mer, une vie de patachon à se faire des petits plats en amoureux le soir, organiser un voyage nébuleux en même temps que tout le reste, quitter enfin mon darling car il-ne-veut-pas-me-suivre-et-je-ne-veux-pas-le-suivre-non-plus)............ Bref, tout ce que je n'ai absolument pas pris le temps de bien digérer! Je vais donc me laisser vivre tranquillement, et mettre à profit ce temps pour me poser aussi un peu sur moi-même, comme ça la cure ayurvédique ce sera que du bonus, le plus gros (je l'espère) sera fait :)!

Pour autant, je n'aurais pas pu reculer le départ davantage pour me poser avant car je n'en pouvais plus d'attendre et d'y réfléchir à ce trip, de l'appréhender de plus en plus, il fallait que je m'y jette, dans ce magma indéfinissable! Car de toutes façons je n'arrivais pas à me poser avant de l'avoir commencé, car il y avait toujours quelque-chose à préparer ou à améliorer.

PS: à partir de maintenant, je vais publier sur mes aventures au Rajasthan, pendant que je serai en "off" à Delhi. Petite rétrospective à venir donc, des posts que je n'ai pas eu le temps de partager pendant mon périple.

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