C'est la panique!

Bon, alors, passer de l'Inde au Japon, sacrée histoire! J'ai eu bien le temps de tourner dans ma tête des tas de remises en question pendant ma cure ayurvédique de 10 jours, qui ne m'a donc pas vraiment reposée ni apaisée (mais j'ai une peau et des cheveux bien hydratés, soit)...

Gros coup de panique dans l'avion, qu'est-ce que je fais, pourquoi faire, tout est en train de foirer (vidéos bientôt dispo si je me décide à partager un jour ce triste état des lieux)? En fait je sais même plus trop quoi écrire tellement tout part en live... Si j'étais partie pour faire un tour du monde textile, prétexte à me découvrir et peut-être me trouver, à voir du pays, dessiner un peu et voir du tissu ici et ailleurs, on n'est pas trop mal (hum si on exclue "me trouver"). Si j'étais partie comme j'en avais l'intention pour m'investir sérieusement dans un projet textile dans chaque pays où j'allais et rester au même endroit, bon bin on peut dire que c'est râpé! Parce que là au final je bouge très souvent, bien plus que je ne le pensais, j'ai picoré pas mal en terme textile, entre petits stages de 4-5 jours, volontariat de 2 semaines, quelques musées et pas mal de boutiques d'artisanat textile, quelques visites à des artisans en Inde... Et puis, je me prend les pieds dans toutes mes frustrations, envie de faire un treck, envie de faire ci de faire ça, des tas de trucs sans aucun rapport avec le textile, pourquoi pas mais ça commence à vraiment ressembler à rien! Un bilan un peu affolant, surtout du point de vue de mon compte en banque!

La crise atteint son summum au moment où j'arrive à Tokyo dans  mon "auberge de jeunesse", nichée au 18ème étage d'un centre commercial :/ !!!! On m'y explique que le bâtiment ferme ses portes à 23h (genre, j'avais pas prévu d'avoir une vie sociale de ouf, mais bon quand même, c'est flippant!), les douches de 6h à 9h30 et de 19h à 24h, le ptit dèj de 7 à 8h, aarrrrg j'ai horreur des horaires, ça me stresse, j'ai limite envie de leur demander si pour faire pipi ya un timing aussi grrr!! En plus il est déjà 22h30 quand j'arrive, donc je cours dehors acheter un snack (oui parcque dans l'avion on m'a rieeeeen servi à manger ni à boire donc je suis comme une folle), et puis vite une douche... Et là... c'est la douche froide! Derrière un rideau rouge, une nuée de Japonaises toute nues se lavent et se frottent dans une grande salle, puis prennent un bain, je crois que je suis censée faire pareil... Mon dieuuuuu, heureusement j'aperçois une cabine privée (oui parcequ'en plus, j'ai mes ragnagna). Bref je rejoins ensuite ma chambre. L'espace commun est lugubre, les couloirs de longs corridors de prison avec une lumière jaunâtre, je crois qu'en fait c'est une auberge pour Japonnais en "affaires" (c'est sûr que ça donne pas envie de traîner), aucun bacpacker en vue, mais avec quiiii vais-je visiter le Japon??? Conclusion , avec personne so far.

Chaque jour, je négocie de ne payer que la nuit même tout en gardant ma réservation car je veux bouger mais ne trouve rien et cette auberge m'ôte toute mon énergie pour chercher plus avant! J'ai l'impression d'être dans Barbe Bleue et de supplier mon mari d'attendre que j'ai fini ma prière pour m'exécuter, en guettant mes frères cavaliers au loin. Heureusement j'entre en contact avec Mariko, une amie de ma cousine, qui dîne avec moi le surlendemain avec ses amies.

Les super amies qui m'ont sauvée ! 

En deux clics, elles me trouvent une autre auberge qui ressemble un peu plus à un lieu de vie. J'aurai donc passé 3 nuits dans cet enfer et seulement deux dans l'autre endroit joli, mais ça valait mieux que croupir dans ce cachot dont on ne pouvait même pas ouvrir les fenêtres!

C'est décidé, je plis bagage ! 

Et sinon Tokyo, c'est très chouette, incroyablement calme et propre, les gens sont trèèè gentils et doux!