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| Le lac du vieux quartier, un endroit magique et apaisant, qui, comme par un charme, isole les tympans de la cacophonie des moteurs circulant tout autour. |
Bref, après une bonne crise de larmes, je décide que pas grave, j'y passerai le temps qu'il faudra, mais demain, je bouuuuge!! Et tant qu'à faire, je compte bien prendre ma chambre car j'ai besoiiiiiiiiiiin d'intimitééééé et de "privacy" après 3 semaines en dortoir au Japon, et le Vietnam est un pays où je peux financièrement me le permettre. Et de plus, puisque je compte y passer une dizaine de jours, j'ai bien envie de me poser, laisser traîner mes affaires partout, ne pas ranger ma brosse à dents à chaaaaque fois que je l'ai utilisée (non pas que je fasse du zèle, s'entend bien, mais la ranger 2 fois par jour ça devient vite épuisant), et ce n'est pas le moindre de mes soucis, car en effet, je ne vous parle même pas de ma crème de jour, de mon shampoing, que j'oublie syyyyyystématiquement dans mon sac à chaque fois que je décide de me mouiller les cheveux, ce qui n'arrive pas tous les 4 matins (enfin si d'ailleurs, si je fais le compte exact), et je vous passe les démêlants, crème solaire, démaquillant ect. Ah oui j'oubliais, la serviette de bain (je vous laisse vous figurer la problématique).
Bref, le lendemain, je reconquiers mon intégrité à grands coups de pages webs et d'annonces pour des chambres chez l'habitant, et j'opte pour une giga chambre trop belle!! Et là, c'est la résurrection (je suis sûre que le Christ est passé par là lui aussi #blasphème).
Depuis, c'est la débandade de l'inaction. Enfin je me sens hyper busy, et je vous jure que je fais au moins un truc par jour à l'extérieur, mais la chaleur aidant, on est vite inefficace et complètement hors jeu. Ma journée commence donc ainsi: après un réveil aux aurores (car un charmant piaf criard m'éveille en "douceur" tous les matins), ou bien m'arrache à quelque lourd sommeil quand j'ai pensé à mettre mes boules quies, je m'étire un peu dans une tentative non dénuée de succès de pratiquer le yoga, puis un certain nombre de respirations Pranayama (recommandées par le médecin lors de la cure ayurvédique en Inde, qui s'inquiétait, non sans raison sans doute, de mon état psychique, et m'a vivement conseillé, et même prescrit, cette pratique censée me faire "lâcher prise"). Ensuite, une petite douche, et me voici sur le roof top, me délectant d'un somptueux petit déjeuner vietnamien, avant de redescendre dans ma chambre dont j'ai peine à m'extraire, pour accomplir les "missions" de la journée, qui vont de: aller au marché à tissus pour acheter de la doublure ton sur ton avec le tissu acheté en Inde (une belle galère), trouver des jolis galons pour border les échantillons de tissus que j'ai teints au Japon selon la technique du Shibori, puis trouver une couturière pour le faire; trouver un tailleur qui comprenne ce que j'attends pour transformer les Obi rapportés du Japon en jolies pochettes, par ailleurs trouver les zips adéquats et les faire couper et régler à la bonne mesure, le tout dans le langage des signes... car évidemment, personne ne parle Anglais, et je ne connais pas un mot de Vietnamien! C'est donc avec soulagement mais appréhension que je laisse mes tissus entre les mains d'étrangers dont il m'est impossible de savoir s'ils m'ont vraiment comprise!
Mais, je dois bien le dire, les Vietnamiens, et surtout les Vietnamiennes d'ailleurs (oui parce que ce sont elles qui tiennent tous les business et bossent comme des folles, tandis que ces messieurs boivent des bières tranquillement), sont de redoutables travailleurs et ils ne perdent pas une seconde, ce qui les rend très efficaces et réactifs. En tous cas je n'ai eu affaire qu'à des nanas hyper intelligentes et débrouillardes qui comprenaient tout malgré mes balbutiements pathétiques. Par contre j'ai eu aussi quelques expériences où j'ai bien senti que personne n'avait de temps à perdre avec une emmerdeuse, que je suppute être, sûrement à juste titre de leur point de vue biensûr :p!
Parfois, je me targue d'un musée, c'est ainsi que j'ai découvert la galerie magique d'un vieil Américain à l'accent New Yorkais à couper au couteau, qui m'explique en s'épongeant le front qu'il collectionne ces pièces incroyables dénichées dans tout le Vietnam depuis plus de vingt ans. Il me donne des infos sur leur origine, me tendant de temps à autre sa tasse de café, pour tirer de sous une pile poussiéreuse des trésors oubliés. Des prix écrits au feutre sur des bouts de papier jaunis, des merveilles qui n'ont pas été époussetées depuis des lustres, le tout accumulé sur trois niveaux dans un local insalubre où quelques ventilos rouillés rendent l'air à peine respirable, une vraie caverne d'un Ali Baba un peu dégarni qui ne manque pas d'humour et d'auto-dérision, ni d'empathie quand il me lance pour finir un "Sorry about the Cathedral".
Je rencontre également Ly, une journaliste/styliste/market manager success woman de mon âge hyper dynamique qui me donne plein de conseils, déborde d'énergie, d'idées et d'enthousiasme. Le genre à me filer des complexes, avant qu'elle me confie être aussi passée par des périodes difficiles qu'elle appelle des "transformations", et que comme le Phoenix, il faut apprendre à renaître de ses cendres... à mediter!
Puis je rentre dans le brouhaha incessant de scooters, dans la chaleur et la pollution, zigzagant sur les trottoirs et sur la route entre les scooters et les gens installés partout sur les trottoirs pour manger, fumer, travailler, accroupis ou assis sur des mini chaises en plastiques, en famille ou tout seuls, pour une pause ou juste le temps d'avaler un bol de "pho bo", la fameuse soupe de nouilles au boeuf, quand ce n'est pas un pied de porc qui frémit dans la marmite, exhalant des odeurs indescriptibles mêlées à celle des pots d'échappements... Parfois, je m'assieds aussi et demande un bol de soupe, ou une noix de coco avec une paille ou un bon jus de fruit pressés!
Et le soir, je lis Marcel Proust sur mon petit balcon, parcque c'est magnifique, parceque c'est en Français, parce que ça me fait du bien :).
Voilà pour Hanoi, si j'ai quelque chose à ajouter, je n'hésiterai pas :p!
PS: Une dernière chose: de nombreux enfants m'abordent pour pratiquer leur Anglais avec moi. Parfois leurs parents les accompagnent, ce qui de temps à autre vous octroie le privilège d'une glace gratuite au thé matcha en remerciement pour le temps passé, et parfois vous avez droit à des questions surprenantes dans la bouche d'un enfant, car des fois en manque d'inspiration, leur papa leur souffle des questions en Vietnamien à l'oreille, ce qui fait que vous vous retrouvez à devoir expliquer pourquoi vous êtes là "à rêver, seule, assise au bord de l'eau" haha, de vrais poètes ces enfants vietnamiens!












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