Nouvelle perspective : hier, angoisse, je ne
sais plus du tout ce que je veux faire ni pourquoi je suis là,
qu'est-ce que je fais de ma vie ect, vous connaissez sans doute le
topo, ça arrive à tout le monde, c'est juste que là, en Inde,
paumée dans un village peuplé en majorité de chiens errants
maigrissimes et de vaches hautaines qui jouissent de plus de
privilèges que les êtres humains, la question prend tout de suite
une autre ampleur... Ne pouvant plus empêcher mon cerveau de tourner
à 1000 à l'heure sur la même ritournelle « OMG qu'est-ce que
je dois faire après, ni envie ni capable de rien, même pas de
choisir une destination et de prendre un billet d'avion », je
décide de... broder. J'ai en effet constaté que c'est le seul
moment où j'arrive à ne pas réfléchir, ce qui fait le plus grand
bien à mon cerveau, qui n'en peut plus que je le sollicite sans
cesse.
Et là, bim, magie ! Entre deux points
chaînette (le seul que je connaisse !), je me rends compte que
ce que j'aime faire, c'est ça : broder, être en contact direct
avec le tissu. Mettre les mains dans le camboui, m'investir
physiquement dans le tissu en faisant de la teinture, de la broderie,
du tissage, en créant directement à partir de la matière même
pour m'exprimer artistiquement et sans limites, en utilisant le
support du tissu pour laisser libre cours à mon imagination et à
mes inspirations.... J'ai dans la tête des oiseaux qui sont comme
dans une cage et qui ont besoin de s'envoler, je les imagine brodés
d'or sur du tissu indigo que j'aurai moi-même teint, virevoltant sur
des nuages en point chaînette, entre des volutes d'encre peintes à
même le tissu...
Et que non, je n'ai pas envie de faire du
volontariat en tant que styliste pendant un an, même dans des
structures d'artisans que j'affectionne et respecte comme l'asso où
je suis en ce moment. Que non, je n'ai en fait pas envie de
travailler tout simplement, car finalement, même si c'est amusant
d'imaginer des modèles pour eux, que ç'a beaucoup plus de sens que
ce que je faisais avant, et que ça me convient éthiquement, c'est
la même chose que d'habitude, c'est des demandes pour un type de
clientèle ect... Ce n'est pas épanouissant artistiquement. Je suis
toujours cantonnée au dessin et à la projection mentale du modèle,
et comme au musée, je suis toujours spectatrice de ce qui m'attire
et me fait vibrer, l'artisanat textile, et non pas actrice...
Et puis d'ailleurs, entre nous, si j'ai pris une
année off, c'est pas pour bosser non stop comme avant non ?!
J'ai besoin de toutes façons besoin d'un break ;) !
Cette année sera donc peut-être plus une année
d'études et d'expérimentation. Ca rejoint d'ailleurs l'idée
initiale que j'avais de ce projet il y a presque dix ans quand
j'avais commencé à rêver de ce voyage : je voulais en effet
aller à la rencontre de techniques textiles dans le monde et les
apprendre. Par la suite, j'ai réalisé que c'était une chimère car
je ne serai jamais experte de quoi que ce soit, déjà je ne suis pas
« technique » et puis c'est le travail de toute une vie
et je ne suis pas faite pour ça. Mais ça ne devrait pas m'empêcher
pour autant de m'y frotter, si ça peut juste me donner les moyens de
m'exprimer créativement.
Bon, tout ça est bien beau mais si ça se trouve,
la mise en pratique va se révéler désastreuse, car je n'ai jamais
été très « technique », et si ça se trouve ça va me
barber aussi au bout de deux jours! Et puis il faut maintenant
que je réoriente complètement mes recherches pour des cours et non
des volontariats ! La suite au prochain épisode !!
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