samedi 28 septembre 2019

La Virgen


La célébration de la Virgen est une fête grandiose qui anime toutes les rues du centre ville. Dessins aux couleurs somptueuses sur le sol, sons qui se croisent et explosent dans une concurrence féroce et cacophonique: pétards, fanfares, instruments, claquements de bottes sur le béton, tintement joyeux des Marimbas, instrument national, qui apportent une touche de légèreté à la solennité de la parade. Visages indigènes dont les traits doux et suaves jurent dans les costumes rigides de style européen, tons de peau et de cheveux, de miel à ébène, comme brusqués par les couleurs éclatantes des costumes; je ne sais pas ce que c'est mais il y a quelque chose de touchant dans cette opposition étrange dont naît une bizarre harmonie.

Instruments de métal étincelants, tissus synthétiques chatoyants, lourdes jupes veloutées brodées de jaune et de rouge. On ne sait plus qui regarder, des gens qui défilent ou de ceux qui viennent assister à la parade: vielles femmes dignes et magnifiques, dont les tabliers immenses à carreaux s'étalent sur les jupes amples aux nombreux plis, cheveux impeccablement tressés de rubans roses et bleu, silhouettes minuscules de poupées de chiffon sous les parapluies bigarrés. Leurs maris en chapeaux, chemises à carreaux, chaussures pointues au cuir bien ciré.

Dans ce brouhaha et cette foule, on n'est plus rien, sinon le récepteur étourdi d'une cascade de sensations visuelles et auditives envahissantes qui, dans leur profusion et  leur densité, nous font oublier qui on est, et c'est pas plus mal.


















Ps: mon article a été traduit en Anglais et publié sur le site de Trama Textiles, si vous voulez y jeter un oeil ; )!
https://tramatextiles.org/blogs/news/santa-marias-day

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