Just moved in in my new place, et fait la connaissance de mes "roomates":
Nelson, un Américain d'une cinquantaine d'années, dents blanches bien alignées et mèche blonde commençant à se dégarnir qui lui retombe sur le front, ne souhaite pas retourner aux States, apprend l'Espagnol et projette de passer sa vie en Amérique centrale ou du Sud, mais "no plan so far". Lors de ses cours d'Espagnol (auxquels j'assiste car juste sous ma fenêtre) avec une jolie dame Guatémaltèque du même âge environ, je perçois une forme de drague dans les questions de la brunette, qui sous prétexte de lui faire pratiquer le fameux "prétérit", lui demande quel âge il avait quand il s'est séparé de sa femme... Nelson fait mine de ne pas comprendre, quoique vu son niveau laborieux, il est fort possible qu'il n'ait réellement rien compris (mais franchement après 3 mois passés ici, c'est chaud!).
Jason, un espèce d'ours à la nationalité indéfinissable, un autre Américain, sans doute (il ne s'est pas spécialement donné la peine de se présenter, mais Jason, somme toute...), semble être, d'après ce que j'ai compris des quelques 3 grognements sortis de sa bouche depuis une semaine, un obscur professeur de je ne sais quoi, tout ce que je suis parvenue à saisir, c'est qu'il a affaire à des "estudiantes", mon implacable sens logique m'a donc mise sur la voie du professorat. Son bouc brun très dense clairsemé de quelques poils blancs et ses lunettes de myope, ainsi qu'un increvable pull-over aux rayures sombres violettes et vert sapin lui donnent une touche années 80, bien que je ne pense pas qu'il dépasse la quarantaine.
Eva, une Chino-Australienne d'une quarantaine d'années prépare des soupes immenses à la viande et aux légumes, en écoutant des anciennes rengaines chinoises romantiques et désespérées. Sans son appareil photo, elle n'est rien, elle a donc pratiquement annulé son voyage au Mexique depuis qu'on le lui a volé (en éventrant son sac au couteau dans un marché, elle ne s'est rendu compte de rien).
Enfin, Liane, ma partenaire volontaire à l'Asso, est une Allemande comme on n'en fait plus, bien organisée et toujours à l'heure, un certain sens de la morale et un sang-froid qu'on ne saurait mettre à l'épreuve qu'en lui servant au petit déj une omelette aux oignons, un légume qu'elle abhorre visiblement avec autant de véhémence qu'elle use de calme dans toute autre type de situation. Malgré ses 24 ans, je dois dire que Liane est mon GPS et mon guide, elle sait toujours tout et comment aller d'un point a à un point b, là où j'aurais tout misé sur juste demander aux gens, elle a déjà tout l'itinéraire dans son téléphone, avec les horaires, les étapes et tous les détails possibles. Liane m'a aussi appris comment tenir mon budget, grâce à une appli magique qui répertorie et classe chaque dépense. Très économe, j'essaie de suivre ses pas, mais ne peux pas m'empêcher de profiter (presque) chaque jour d'un bon chocolat chaud ou juste un verre de vin (ce que je ne considère pas comme de l'alcool, et qui se trouve donc dans la case "loisir" et non "sortie" :p). Autre détail notable: déteste les chiens, mais adore les tortues. Et elle trouve que je suis bizarre...
A l'asso, Hannah, la coordinatrice, une British excentrique comme on en fait encore, cheveux fous en chignon, fringues seconde main trop grandes, look et attitude déjantés, sens de l'humour en toutes circonstances, vit une histoire intense avec un étrange individu venu du Honduras, beau gars tatoué au visage et abritant ses dreadlocks sous un chapeau de paille aux larges pans, qui passe ses journées assis sur le sol au Parque Central, à vendre quelques bijoux bricolés de pierres prétendument magiques et de fils de fer. Il a l'air tout sauf recommandable, mais c'est un fait c'est comme ça, elle est dedans jusqu'au cou, et les soirs où elle a un peu trop picolé (c'est-à-dire à peu près chaque fois qu'on sort), elle vous raconte comment cette histoire est un guet-à-pan, un engrenage, toujours en dent de scie, un coup génial, un coup c'est le drame, le type est archi jaloux et lui fait des scènes pas possibles, sans parler des substances douteuses dont il use avec moins que modération. Ca doit être ça la "pasion", juste s'amouracher de la mauvaise personne, celle qui ne va pas vous faire de bien, ou trop peu, dans tous les cas, dans une proportion indécente.
Eduardo, un galopin de 24 ans, danseur de hip hop, salsa et bacchata, parle sans cesse de m'inviter pour un "date", pour au final toujours me proposer de le retrouver avec sa bande de potes, que j'appelle "les loubards" pour danser et picoler, de loin les deux choses qu'ils savent faire de mieux (je sais c'est pas hyper sympa :/). Ces groupes de copains inséparables sévissent partout au Guatemala, en un mélange de complicité, de solidarité masculine (c'est en leur sein que se formentent les plans les plus machiavéliques pour conquérir telle ou telle "chica"), de "bro' attitude" et d'ennui parfois, ça picole pas mal et ça rigole bien. C'est leur cercle en dehors de la famille parfois étouffante, un bouffée d'air un peu imbibé qui fait du bien par où ça passe. Avec eux, la vie semble une grande blague, on rit de tout et on parle de rien. Mais quand on en arrive aux histoires de famille, alors là on baisse d'un ton, car on se prend la réalité du Guatemala en pleine face: la violence, la dureté de l'existence, tout ce qu'on oublie parfois au premier abord, derrière l'amabilité, la sympathie et le calme et la douceur des gens qu'on rencontre chaque jour...
Carlos, le tombeur latino quinca, qui ne loupe pas une occasion de me dire qu'en plus d'être "guapa", je danse super bien, ni de me complimenter sur mon élégance (je crois qu'il fait allusion à un espèce de paréo que j'enfile par-dessus mon t-shirt pour éviter d'infliger à mes cavaliers mon dos trempé :p)! Et puis, "Paris, c'est une ville très romantique n'est-ce pas?", me décoche t'il avec un sourire ravageur...
Comme vous pouvez le constater, j'ai un certain succès auprès des très jeunes et des plus vieux (bon, toutes proportions gardées, npus sommes dans un pays de dragueur, ne l'oublions pas), mais où sont les trentenaires pardi? Ah oui, ils sont tous maqués et/ou en phase de procréer. Comme dirait mon amie Stéphanie, de quelques années mon aînée, il n'y a plus qu'à attendre un peu le deuxième round, celui des divorcés. Humm, très peu pour moi, merci. Par ailleurs, je rencontre Luisa, une Guatémaltèque de 30 ans, qui me confie avoir trouvé une solution au machisme ambiant: elle ne sort qu'avec des filles. La femme serait-elle l'avenir de la femme?? A méditer...
Et enfin Erika, ma prof de salsa au maquillage éhonté, qui me fait des ristournes sur les cours, "por el talento", car adore mon style à la fois "elegante y sensual", je ne fais que citer :)!
Eduardo, un galopin de 24 ans, danseur de hip hop, salsa et bacchata, parle sans cesse de m'inviter pour un "date", pour au final toujours me proposer de le retrouver avec sa bande de potes, que j'appelle "les loubards" pour danser et picoler, de loin les deux choses qu'ils savent faire de mieux (je sais c'est pas hyper sympa :/). Ces groupes de copains inséparables sévissent partout au Guatemala, en un mélange de complicité, de solidarité masculine (c'est en leur sein que se formentent les plans les plus machiavéliques pour conquérir telle ou telle "chica"), de "bro' attitude" et d'ennui parfois, ça picole pas mal et ça rigole bien. C'est leur cercle en dehors de la famille parfois étouffante, un bouffée d'air un peu imbibé qui fait du bien par où ça passe. Avec eux, la vie semble une grande blague, on rit de tout et on parle de rien. Mais quand on en arrive aux histoires de famille, alors là on baisse d'un ton, car on se prend la réalité du Guatemala en pleine face: la violence, la dureté de l'existence, tout ce qu'on oublie parfois au premier abord, derrière l'amabilité, la sympathie et le calme et la douceur des gens qu'on rencontre chaque jour...
Carlos, le tombeur latino quinca, qui ne loupe pas une occasion de me dire qu'en plus d'être "guapa", je danse super bien, ni de me complimenter sur mon élégance (je crois qu'il fait allusion à un espèce de paréo que j'enfile par-dessus mon t-shirt pour éviter d'infliger à mes cavaliers mon dos trempé :p)! Et puis, "Paris, c'est une ville très romantique n'est-ce pas?", me décoche t'il avec un sourire ravageur...
Comme vous pouvez le constater, j'ai un certain succès auprès des très jeunes et des plus vieux (bon, toutes proportions gardées, npus sommes dans un pays de dragueur, ne l'oublions pas), mais où sont les trentenaires pardi? Ah oui, ils sont tous maqués et/ou en phase de procréer. Comme dirait mon amie Stéphanie, de quelques années mon aînée, il n'y a plus qu'à attendre un peu le deuxième round, celui des divorcés. Humm, très peu pour moi, merci. Par ailleurs, je rencontre Luisa, une Guatémaltèque de 30 ans, qui me confie avoir trouvé une solution au machisme ambiant: elle ne sort qu'avec des filles. La femme serait-elle l'avenir de la femme?? A méditer...
Et enfin Erika, ma prof de salsa au maquillage éhonté, qui me fait des ristournes sur les cours, "por el talento", car adore mon style à la fois "elegante y sensual", je ne fais que citer :)!
Très amusant ces portraits 😉
RépondreSupprimer:)!
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