mardi 5 novembre 2019

Un dimanche à Quetzaltenango


Un dimanche à Quetzaltenango, je me réveille doucement dans ma proprette chambre de Entremundos (une asso spécialisée dans la culture maya, qui loue des chambres au mois), meublée sommairement mais joliment (un lit, une table de nuit, une commode, une table et une chaise, une grande et une petite lampe, quelques crochet pour suspendre des affaires).


  
Décorée avec les merveilleux tissus chinés lors de mes pérégrinations guatémaltèques.

Par une matinée ensoleillée comme tant d'autres, je me lève pour aller prendre un bon petit déjeuner au soleil dans  le patio (mon habituel "porridge" d'avoine agrémenté de raisins secs, amandes, graines de sésame, graines de courges sautées à la poele, banane, jus de citron et cannelle), au son des balades country et folk qui sortent de la chambre de Nelson, le coloc américain, chanteur et musicien virtuose à ses heures perdues, et des appels skype et whatsap en Allemand et en Anglais des deux autres joyeux lurons qui habitent ici, qu'on entend par bribes à travers les minces cloisons. Puis, c'est "le jour des cheveux", un bon shampoing avec quelques gouttes d'huile essentielle de tea tree, un assainissant pour le cuir chevelu, suivi d'un soin à l'huile d'avocat (LA trouvaille santé beauté de toute ma vie). Laver quelques vêtements "délicats" à la main dans le lavoir traditionnel de la cour et les étendre, un coup de balai dans ma chambre, passer un appel à ma soeurette, confortablement installée dans le canapé aaarchi cosy de la maison, et enfin partir faire des emplettes au marché, auprès des rares petites "mamitas" à travailler en ce we de la fête de morts.



Quelques avocats, de la coriandre, une papaye, des oeufs, des tortillas bien chaudes, un concombre et des tomates, et je repars avec sous le bras de quoi cuisiner pour un bon début de semaine, pour quelques 80 quetzal, environ 10 euros. A la maison, je me prépare une copieuse assiette de tortillas agrémentées d'avocats et de tomates coupées en petits carrés, quelques feuilles de coriandre, un citron pressé sur le tout, et des bons gâteaux de riz pour le dessert, accompagnés d'un thé servi par ma coloc Liane.


On se régale, puis je me mets en route pour ma "promenade dominicale", une habitude prise à San Francisco, où j'arpentais collines, parcs et ports pendant des heures sous un soleil clément. Direction le cimetière de la ville, un espace vert incroyable avec une vue imprenable sur les imposants volcans, aux tombes multicolores merveilleusement fleuries en ce lendemain de célébration. Des familles font voler des cerfs volants colorés, tandis qu'une procession incroyable s'annonce par le son joyeux et solennel des trompettes et des instruments à cordes, joués par des musiciens somptueusement habillés, vestons courts à boutons étincelants sur des pantalons ajustés dont les galons dorés courent sur tout le long de la jambe en une passementerie raffinée, larges chapeaux et chaussures brillantes. Les funérailles en grande pompe d'un illustre aieul, semble-t'il, sa photo brandie en amont du défilé. Un homme est même là pour filmer le spectacle... Les femmes, magnifiques, jupons immenses et déployés, avancent avec mesure, dans une explosion de couleurs et de magnificence, suivies par les hommes, silencieux, tout de noir vêtus, en chapeaux de feutre sombres et élégants. L'enterrement semble une grande fête sans pareille.



Je rentre tranquillement car il commence à faire frais, je me prépare dans la cuisine un bon chocolat chaud que je sirote paisiblement dans mon lit, au son du Trio Joubran. Puis, à mon petit bureau orange, je peins mes dessins croqués à Todos Santos.
Enfin, c'est l'heure de dîner, je réchauffe une poêlée de légumes préparée la veille, avant de regagner mon honnête lit!
Un dimanche paisible à Quetzaltenango.

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