Portrait par moi de Flora en femme Zapatiste , portrait par Flora de moi en femme Zapatiste.
Photos prises dans la lumière du bâteau qui nous ramène de Santiago Atitlan...
Ce voyage m'emmène tellement plus loin que je ne l'aurais jamais imaginé. C'est un voyage qui me guide au plus profond de mes peurs, de mes angoisses, de moi-même sans doute. C'est un voyage intérieur qui ne se comptera jamais en kilomètres, car le coeur est une spirale infinie qui passe par des détours inconnus. Peut-être qu'il faut se perdre un peu pour enfin apercevoir, au détour d'un chemin, ce "moi" qui vous fait un signe de la main.
Peut-être qu'en se laissant aller au hasard, on trouve son chemin, quand on arrive enfin à lâcher sa carte du monde, avec ses heures, ses tropiques et ses déserts. Peut-être qu'en sentant juste le sentier sous son pas on avance vers ce qui nous va, en fermant les yeux et en faisant confiance au sol sous le pied, qui, mieux que notre cerveau, nous emmène pas à pas là où nous rêvons d'être. Peut-être qu'en oubliant qui on est ni comment on est venu, peut-être qu'en pensant que tout arrive parce que tout doit arriver, peut-être qu'en imaginant le présent plutôt que le futur ou le passé, peut-être qu'ainsi on avance plus paisiblement.
Peut-être qu'en oubliant qu'on aurait pu être quelqu'un d'autre, qu'on aurait pu être quelqu'un de meilleur, peut-être qu'en oubliant qu'on peut toujours faire beaucoup mieux et qu'on pourra toujours faire beaucoup plus, peut-être qu'en oubliant qui on a été et qui on sera, peut-être qu'enfin on devient enfin soi.
Peut-être qu'à force de chercher sa place on s'oublie, on oublie que seulement être soi on sera au bon endroit, où et quel qu'il soit, car "être" simplement, ça nous donne un chez nous. Peut-être qu'on s'y prend complètement à l'envers, depuis toujours. A vouloir enfoncer les portes au lieu de sortir dans le jardin, prendre l'air. A vouloir être ça ou ci au lieu d'oublier tout ce qu'on a dans la tête. Peut-être qu'il faut juste être une feuille que le vent pousse, une brindille qui suit le cours de l'eau, peut-être qu'il faut aller avec le vent.
Peut-être juste se faire confiance, sans se juger. Peut-être que sans cette confiance, on n'est que jugements, et on applique des stratégies, des raisonnements, pour agir selon "le bons sens", le bon sens qui n'existe que dans la tête des autres. Peut-être qu'il faut laisser la raison au placard une bonne fois pour toutes, s'éloigner des schémas. Peut-être que c'est ok si on fait des trucs pas logiques, car la logique a une logique interne qui nous échappera toujours. Peut-être que c'est ok de faire "n'importe quoi", car en fait "le droit chemin" n'est qu'un concept mental qui n'existe même pas.
Peut-être qu'il faut juste faire toujours ce qu'on ressent, parce que ce qu'on ressent ne ment jamais, le corps vous le dit haut et fort, il n'y a qu'à prêter l'oreille un peu et accepter sa musique. Mais quand on est sourd à soi, alors on élabore des stratégies pour mettre les pieds là au bon endroit, pour être sûr de ne pas se tromper, un bon mode d'emploi qui vous amène là où c'est pas pour vous... Faire confiance à son corps, faire confiance à son coeur, parce qu'eux seuls parlent le langage de la vérité, parce qu'eux seuls savent nous faire entendre notre réalité.
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