dimanche 9 août 2020

Jungle



La jungle envoûtante vous enfouit dans ses bras d'ébène.

On pénètre dans un monde qui n'a pas besoin de nous et nous remarque à peine.

Comme un invité incongru, nos pas surprennent,

Puis tout reprend son cours.


Les ombres vertes me collent à la peau

et s'enroulent autour de mes bras

comme des tatouages faits d'ombre et de fraîcheur,

qui ne me libèrent que lorsque je m'aventure dans les rayons incandescents

qui se fraient un passage entre les lianes et les humus.


Je marche dans des forêts

qui vous murmurent à l'oreille

des secrets.

Dans les feuilles qui frémissent,

je lis la force et la fragilité,

l'équilibre, l'harmonie,

la beauté.


Les oiseaux chantent les trésors de temps immémorables.


Parmi les arbres je me sens à l'abri. A l'abri de tout. En paix.

La jungle me colle à la peau

et hors de son sillage, j'ai du mal à respirer.

Elle me susurre des merveilles dont mon être se berce.

Elle affecte l'esprit comme un beau mensonge, comme un éclat de vérité.


Ici le temps n'existe plus car on fusionne avec lui.

Je me sens une et je me sens tout. Comme si je n'étais rien.

Ici mon âme est apaisée et je m'oublie. 

Et disparaître c'est vivre enfin.

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