lundi 10 août 2020

le Retour...

Je ne sais pas ce que les Dieux ont cherché à me dire en la circonstance, mais je ne peux que supputer qu'ils n'étaient pas super chauds pour que je quitte le Brésil et que je rentre en France...

En effet, je découvre à une semaine de mon départ que malheureusement, je n'ai en fait pas de vol ! C'est pas comme si c'était pas marqué en gros et en orange dans le mail de confirmation de la compagnie... En effet, une phrase assez contradictoire annonçait que mon vol était bien réservé, mais pas confirmé, à cause d'un problème de paiement (on dirait que ma carte bancaire aussi voulait que je reste ici). Mon esprit, qui n'en pouvait plus de cette résa laborieuse qui m'occupait depuis plusieurs jours (je vous passe les hésitations PSYCHOPATHES sur genre si je dois rentrer le 2, le 3 ou le 4, oui, véridique...) a sans doute, comme dans bien des cas dans ma vie, effrontément ignoré cette information pourtant plutôt importante. Heureusement, les prix n'ont pas changé et je reprends le même. L'amie de ma mère à Rio m'ayant confirmé qu'on peut faire le test covid requis par la compagnie dans n'importe quelle pharmacie avec un résultat en 20min, je m'endors paisiblement sur cette tranquillisante information. Maaaaaaaaaaaais, et ça m'apprendra à trop compter sur les autres plutôt que de me renseigner moi-même, il s'avère que ce n'est pas tout-à-fait exact, c'est même complètement faux ! Il faut en effet réaliser le test en laboratoire et disposer pour cela d'une ordonnance. Contre toute attente (hinhin), les laboratoires sont complètement surchargés et ne délivrent en tous cas certainement pas le résultat en 24h, temps qui me reste avant mon vol si j'obtiens un rdv pour le lundi suivant, dans 2 jours (on est un samedi). S'ensuit une épuisante journée d'appels auprès de l'ambassade, de la compagnie aérienne, de tous les laboratoires de la ville la plus proche, du médecin d'urgence de la compagnie, de l'assurance voyage, au secrétariat de santé du district, consultation des conditions générales d'annulation et de report du vol, conditions d'admission des citoyens européens en France... le tout avec une connexion absolument défectueuse qui me rend fooooooooolle. Vous l'avez compris, j'affronte présentement... mon pire cauchemar !!! Un casse-tête administratif doublé d'un besoin de se faire justice auprès d'organismes réfractaires (je déteeeeeeeste ça), des choix cornéliens à faire (j'annule ou échange mon vol et perds 200 euros ou je tente quand même et si ça foire je perds 350euros le billet, plus je passe une semaine à Rio à mendier un rdv en laboratoire et à ensuite harceler le-dit labo pour obtenir les résultats à temps...) . Au final, je décide de tenter, même si je sens bien que je suis coooomplètement à contre-courant avec ma personnalité et ma volonté intérieure, qui ne rêve que d'une chose, laisser tomber, repousser le retour et tout recommencer à zéro, faire les démarches dans l'ordre et arriver sans stress à l'aéroport. Mais je m'accroche à un article du site de la compagnie qui mentionne clairement que les passagers européens en transfert à Lisbonne sont exemptés... Bref, je fonce et d'ailleurs, si un milliard d'obstacles se dressent entre moi et mon avion, c'est qu'il devait y avoir une raison...

Au matin, en rangeant ma chambre, le fer à cheval suspendu au mur me tombe sur le fémur et y laisse un hématome et une vilaine égratinure... dois_je y voir un sombre présage? Lundi, on tente quelques labo à Resende, sur le chemin de Rio. No success. Mon blablacar vers Rio est annulé, j'en réserve un nouveau. Annulé aussi. Un troisième, idem, un énième, pas de réponse. Un m'accepte finalement et il a l'air fiable mais c'est à 18h30 et si jamais il me plante, je me retrouverais bien bête dans cette ville paumée de nuit, avec toutes mes affaires et mon vol le lendemain à Rio... Aussi, même si je sens que ça devrait le faire, j'accepte la proposition d'Emiliano de me conduire jusqu'à Rio, ce qui va me revenir une fortune en essence mais bon... Au moins je ne me prends plus la tête. Après un voyage harrassant et infini (ne JAMAIS voyager avec des Bésiliens,, enfin ceux-là en particulier, ils s'arrêtent toutes les 30 minutes pour faire une « pause », fumer une cigarette, faire un petit somme, aller faire pipi ect ça n'en finit plus), on emprunte par erreur le pont de Niteroi à l'heure de pointe, l'horreeeeeeeeuuuuuuuur, une heure pour faire 300 mètres, et donc une belle immersion dans une ville en folie, polluée et atroce, qui m'affecte profondément après 3 mois passés dans la nature... On arrive enfin Rio. Dodo, puis les gars proposent d'aller au jardin botanique avant l'avion et ils peuvent m'emmener à l'aéroport ensuite. Nouvelle très mauvaise idée. Il n'y a pas tant de temps que ça, et je ferais bien de rester tranquille à la maison et prendre un taxi officiel. Mais bon allez, vivons pleinement hummm ! Au final, ils m'abandonnent au jardin pour aller grailler un truc, et évidemment, ils ont 20min de retard sur notre rdv pour partir à l'aéroport...

Et là, pas de bol, patrouille de police, contrôle aléatoire... oui enfin, aléatoire, quand on voit la tête de mes deux acolytes, on a tout de suite envie de les arrêter !! Et pour cause, après une fouille minutieuse du véhicule, et tout-à-fait indécente de ces messieurs (je vous passe les détails du « tâtage » de caleçon, j'ai moi-même détourné les yeux), les flics mettent la main sur quelles boulettes de hashish soigneusement empaquetées dans du papier de soie (très chic). Ils confisquent aussitôt cartes d'identité et passeport... Je flippe déjà vu que j'ai dépassé la date limite de séjour au Brésil depuis plus de deux mois, enfin, pour cause de pandémie c'est toléré officiellement, mais expliquer tout ça à deux agents de base peut nous faire perdre un temps précieux... En, fait je me soucie pour rien, car je ne les intéresse pas duuuu tout, haha, mon égocentrisme me joue un tour de plus. Ce n'est en effet pas la petite gringa insignifiante que je suis qui les intéresse, mais bien sûr le malfrat qui voyage en ma compagnie ! Déjà accusé de trafic de drogue dans le passé (Monsieur nie les faits, évidemment c'est la police qui est derrière tout ça, lui il avait juste une petite plantation de cannabis dans son jardin pour sa consommation personnelle - ceci dit, vu tout ce qu'il fume, ça paraît étonnamment crédible... - ), il n'a pas vraiment intérêt à être embarqué au poste... Ils sont en discussion assez cordiale (le fameux art de la « langue de bois »), et ç'a l'air de se passer pas trop mal, jusqu'à ce qu'Emiliano tourne vers moi un regard fiévreux en me demandant avec l'air le plus dégagé possible à quelle heure exactement est la limite d'embarquement. Son front qui perle ne laisse rien présager de bon, et je comprends que la négociation ne prend pas la tournure espérée... Je commence déjà à taper le numéro de l'ambassade de France quand ça semble se dénouer. Les flics acceptent un bon bakshish et nous laissent repartir sans plus nous inquiéter, avec un salut plus que courtois qui laisse supposer une certaine auto-satisfaction et une habitude certaine de cette charmante pratique, qui, en la circonstance, me rend diablement service.

Je me rue à l'aéroport (j'ai vraiment un problème avec les transports), me présente à la compagnie, il faut le test, malgré l'exemption dont je suis censée bénéficier, je présente mon papier et go, direction la douane. Là encore, délai supplémentaire, mon passeport interloque et la douanière s'excuse et s'absente un long moment... avant de me le rendre en me souhaitant bon voyage:) !!!!

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